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La Main à l’Oreille
14 impasse des Jardins
94230 Cachan
lamainaloreille@gmail.com
La main à l’oreille est née en 2012 avec l’année de l’autisme Grande cause nationale. Nous avons souhaité ne pas réduire l’autisme à sa seule dimension déficitaire et sa prise en charge à la seule approche rééducative. Nous avons voulu faire entendre une parole autre. Aujourd’hui, nous avons huit antennes régionales, qui construisent leurs activités au rythme du désir de leurs membres : cafés parents, cafés ados, activités artistiques, loisirs, répit pour les familles, lieux de vacances, préparation à l’autonomie, etc.
La Main à l’Oreille est notre lieu d’adresse. Si l’autisme est une assignation, pour la science, pour l’administration, pour l’éducation nationale, il est pour nous d’abord une rencontre. Nous ne voulons pas plus vaincre l’autisme que nous ne souhaitons vaincre l’amour. Notre amour s’inquiète du futur mais ne veut pas manquer le présent des petites choses. C’est pourquoi nous disons que nous n’avons pas de théorie de l’autisme, mais que nous avons une éthique, une politique, une poétique.
Nous les avons portés dans les concertations régionales qui préludent à l’élaboration du futur 4ème Plan Autisme. En 2014, nous avons constitué, avec d’autres associations amies, le RAAHP (Rassemblement pour une Approche Humaniste et Plurielle des Autismes), qui nous représente dans la concertation du quatrième plan autisme.
La voix que nous voulons porter pour le 4ème Plan Autisme est la voix de l’éthique. Elle concerne :
1- L’orientation et le choix des méthodes
C’est souvent au nom des parents que l’on veut imposer les méthodes comportementales de prise en charge des autistes. Nous disons que c’est de nos enfants qu’il faut s’orienter.
Les autistes témoignent que si certaines techniques comportementales peuvent les aider, en aucun cas elles ne doivent les contraindre à abandonner leur mode d’être, leurs points forts. La main à l’oreille s’est impliquée dans le champ de la politique de l’autisme pour réclamer une liberté de choix dans le respect de l’articulation des dimensions éducative, thérapeutique et pédagogique.
2- Le type de société et l’exercice de la citoyenneté
Quand nous regardons nos enfants – ceux qui sont autistes et ceux qui ne le sont pas – nous concevons avec plus de facilité ce que nous voulons, politiquement : une société qui définisse chacun comme une personne, c’est-à-dire sujet de droit sans considération de mérite, nous voulons qu’ils grandissent dans une société ouverte qui les accueille tels qu’ils sont, porteurs de capacités chacun à sa mesure, nous voulons qu’ils vivent dans une citoyenneté bienveillante et respectueuse des différences.
Les travaux préparatoires de ce Plan semblent plus orientés sur le défi de l’inclusion. La phase de concertation est aujourd’hui terminée et le plan est maintenant en cours d’écriture. Nous espérons qu’il confirmera la promesse d’apaisement et qu’il permettra de mobiliser les énergies pour l’accomplissement de nos enfants, tout au long de leur vie.