La Main à l’Oreille
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Le photographe Michel Loriaux a passé plus de deux ans à la Porte Ouverte, un centre pour jeunes adolescents en difficulté à Blicquy. Il a fréquenté le quotidien de jeunes autistes et en photos fortes, il nous parle d’eux, de leur vie, de leur monde. A voir du 28 septembre au 21 octobre à la Manufacture urbaine de Charleroi.
La Porte Ouverte porte bien son nom. Chaque année, cette institution qui accueille environ 70 enfants,adolescents et jeunes adultes de 7 à 20 ans présentant d’importants troubles du comportement et/ou de la personnalité ainsi que des doubles diagnostics, des troubles neurologiques (épilepsie,…) et psychiatriques, invite un artiste de différentes disciplines pour établir un lien entre les jeunes et l’art. Frédéric Bourlez, thérapeute et psychanalyste du centre en a parlé au photographe Michel Loriaux il y a des mois. Le professionnel est un habitué de l’immersion, quand il plonge dans un univers, il s’y donne tout entier et pendant longtemps. Il avait ainsi parlé du quotidien des femmes agricultrices seules à s’occuper de leur propriété en 2016 à travers des photos douces-amères qui abordaient le politique mais surtout déjà le poétique.
Le photographe engagé répond tout de suite présent et avec la confiance de Serge Fourmeau, le directeur de La Porte Ouverte, il vient rendre visite (sans son boîtier) à ces jeunes qui vivent ensemble dans un endroit bucolique et serein, un ancien cloître retiré dans la campagne où les thérapeutes « font un travail incroyable ». « Au début c’est très dur, on se sent comme enfermé dans un huis-clos où l’on te teste. Je ne voulais pas être intrusif, je me suis posé comme un observateur, je n’ai pas vraiment parlé, pas cherché à tisser de liens affectifs, je me suis coulé dans leurs habitudes », témoigne Michel Loriaux. Le photographe monte peu à peu un atelier photo argentique pour initier les enfants et ados à la photo « à l’ancienne ». Et deux fois par semaine, il va les voir et part à leur rencontre en photo.
Un monde de chaos et de poésie
Ce travail qui devait durer un an s’est poursuivi presque un an de plus, car Michel Loriaux l’avoue bien volontiers, il s’est attaché à ces pensionnaires spéciaux. « L’un d’eux rêve d’être fermier alors il ne cessait de vouloir m’entraîner à ouvrir une ferme avec lui, je lui avais parlé de mon précédent travail sur les femmes agricultrices ».
Les rapports se font : « Ils m’ont emmené dans une poésie incroyable car ils sont en-dehors de tout, dans un monde à eux dans lequel ils nous font entrer au non, cela dépend de tout et de rien… ». Le photographe préfère laisser parler les imaginations, les regards, les surprises et les crises sans mise en scène. Certains ne disent rien du tout, parlant autrement qu’avec des mots, d’autres ont une douceur bouleversante en eux, d’autres encore parlent sans discontinuer, répétant encore et encore des phrases qui les confortent dans un monde trop chaotique pour eux, posant des questions sans écouter les réponses… Le photographe décide de laisser de côté le « reportage » et met en avant l’humain. « Ce qui est étonnant c’est qu’ils semblent tous avoir le même âge, qu’ils aient 10 ou 18 ans ».
En vacances
Au final, il a sélectionné une quarantaine de photos, couleur ou noir et blanc en argentique moyen format. « Je n’en avais pas fini avec l’argentique et pour me couler dans cette Porte Ouverte, c’était trop névrosé d’utiliser le numérique ». De ce long travail, Michel Loriaux garde des regards, ceux des garçons et des jeunes hommes qui l’ont adopté, il est même parti en vacances avec eux cet été à Clervaux. Et il n’oubliera jamais la lumière magnifique des lieux, celle qui baigne toutes les photos. A découvrir pendant près d’un mois à Charleroi.
Du 28 septembre au 21 octobre, la Manufacture Urbaine, 2, rue de Brabant, 6000, Charleroi. Ateliers et animations autour du travail en santé mentale le 5/10, le 12/10 & le 19/10, de 19 à 21 heures. Dévernissage musical le samedi 21 Octobre 2017 à 20 heures
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